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Mère : Park Hyeon Su ; appelée Hyeon.
Père : Chu Mi Yun ; appelé Yun.
Meilleur ami de TaeKyu : Hae Kim Ahn ; appelé Ahn, surnommé " idiot " publiquement et " Amour " intérieurement.
Step One : Select Your Player.
Quoiqu’on en dise, de toute façon, cette naissance aura marqué cet hôpital de Séoul. Quoi de plus marquant qu’un couple se disputant le jour de la naissance de leur enfant ? Non, définitivement, ce n’est pas commun. Alors comment oublié ce 24 Avril 1990 ?
Déjà, l’arrivée fracassante de la future mère aux urgences ne se fit pas dans un contexte d’un heureux évènement. Enfin, disons plutôt qu’on avait presque l’impression d’être dans une pièce de théâtre. La jeune femme était sur le brancard, où elle défilait dans les couloirs à grande vitesse, suivie de son cher et tendre, encadrée de tous les médecins. Mais les cris qu’on pouvait entendre n’étaient pas dus à la douleur de la naissance proche, non. C’était… des hurlements de colère.
« YUN ! Je t’avais dit qu’on devait y aller plus tôt putain, regarde dans quelle situation tu nous mets ! » hurla la jeune femme.
« C’est bon là, tu vas pas mourir, respire au lieu de hurler, tu vas faire faire une crise cardiaque au bébé ! » rétorqua son compagnon.
« Ce sera de ta faute ! Père indigne ! » répondit-elle entre deux contractions violentes.
Les « spectateurs » étaient partagés entre l’effarement de voir une femme ayant encore l’énergie d’engendrer une dispute et bientôt un bébé, mais aussi l’hilarité d’assister à une scène de ménage qui n’avait pas vraiment lieu d’être. Et cela dura ainsi jusqu’à ce qu’ils arrivent à la chambre d’accouchement, soit très longtemps. Le futur père fut sauver de l’hystérie de sa compagne un instant quand celle-ci du se faire préparer par les sages-femmes. Mais peu de temps après, voilà qu’il devait aller la soutenir pour mettre enfin au monde leur enfant. Cet instant se fit, au plus grand étonnement de tous, dans la normalité la plus totale. Mais ce ne fut que momentané, forcément.
Effectivement, comme tous parents, ils étaient très heureux d’enfin voir leur progéniture, leur fils plus précisément (oui il n’avait pas voulu savoir de quel sexe il allait être). Ce fut donc l’un des rares moments de tendresse que purent voir les autres. Mais celui-ci ne dura pas longtemps. Dès que l’infirmière, sourire ému aux lèvres, vint leur demander le prénom, l’apocalypse se fit sentir.
« Sara. » dit la nouvelle maman d’une voix douce.
« Tae Kyu. » répondit l’homme en même temps.
Ils se regardèrent une fraction de seconde. L’infirmière les regarda avec inquiétude.
« Quoi ? » lâcha aussitôt la jeune femme, le bébé dans les bras.
« Ah non ! Tu commences pas ! On s’était mis d’accord que le bébé s’appellerait comme ça Hyeon ! » plaida Yun. « Et en plus c’est un prénom de gonzesse… »
La dite Hyeon fusilla son compagnon du regard, ne se rappelant visiblement pas du tout de cet accord, l’accusant donc de (encore ?) créer une dispute inutile et en plus de critiquer, voire insulter, ce prénom qu’elle adorait.
« Bon d’accord. »
Il sourit.
« Mais, Sara sera son deuxième prénom. » finit-elle.
Le père regarda sa bien-aimée dans les yeux un instant, puis fit glisser son regard sur son fils. Fermant les yeux un court instant, il se tourna vers l’infirmière qui attendait le verdict pour noter le prénom sur le bracelet du nouveau né. D’un ton solennel, il lâcha :
« Amen. »
Un grand coussin blanc vint s’écraser sur la tête du jeune homme après cette réponse. Chu Tae Kyu Sara était né.
Step Two : Press Start.
Vers ses deux ans, les parents de Tae Kyu décidèrent de déménager en Angleterre à cause d’une mutation de son père. Et tous les ans ou tous les deux ans, ils changeaient de pays. Ainsi, il avait fait quasiment toute l’Europe, un plus long moment en Amérique et très peu en Asie. Pendant toutes ces années de voyages, jamais il ne s’était fait d’amis, il n’en voyait de toute manière pas l’utilité vu qu’il ne restait pas longtemps. Sa mère lui conseillait plutôt de s’en faire pour rester en contact mais ça ne disait rien au jeune Coréen. Après tout, il n’avait jamais été aimé dans les écoles où il avait été. A cause de ses origines asiatiques, il était directement fiché comme l’Etranger. Et à cause de son visage plutôt efféminé, il était le souffre-douleur des autres garçons. A cause de tout ça, Tae Kyu avait adopté des méthodes plutôt physiques pour se défendre. Il avait ainsi développé un caractère irritable et impulsif. Et avec ça, comment ne pas être encore plus mis à l’écart. Alors bon, pourquoi essayer de se faire des amis. C’est pourquoi Tae Kyu passa quasiment toute son enfance seul. Certaines personnes auraient pu devenir ses amis, mais il y avait toujours ces voyages incessants qui faisaient que ce n’était pas possible à la fin.
Ce n’est qu’à 14 ans que cette routine fut bouleversée. Effectivement, ils atterrirent en Allemagne pour dernier escale. Il y avait passé juste quelques semaines dans ce pays, donc il ne le connaissait pas trop. Avec l’âge, même si ses traits restaient toujours aussi féminins, il avait acquis un regard sombre, profond, qui l’affublait d’un charme. Exécrable pour certains, séduisant pour d’autres. Mais même si maintenant Tae Kyu était pris d’un certain succès, il s’en fichait. Il trouvait ça même lourd, chiant. Que d’hypocrites. Il lui fallut un an pour ne plus aller cogner sur les gens qui le méprisaient. Certaines de ces personnes qui eurent droit à un coup de poing finirent par devenir amis avec lui. Comme Kim Ahn. Celui-là, il s’est fait tabasser dans les premiers mois qui suivirent l’arrivée du jeune Coréen. Quand bien même ils étaient de la même origine, le nouveau n’en avait rien à faire. Il l’avait saigné bien comme il fallait. Sauf que c’était peut-être une mauvaise idée. Oui parce qu’après ça, le dit Ahn resta collé aux baskets de Tae Kyu sans que celui-ci ne lui demande quoique ce soit. Et avec le temps, eh bien il s’est habitué à cette présence plutôt encombrante mais qui avait su le faire sourire, lui donner un peu goût à la vie. Tout ça grâce à un idiot. Franchement.
Pendant les années lycée, Ahn et lui avaient atterri une fois de plus dans le même établissement et, ô coïncidence, dans la même classe.
« Tu l’as fait exprès, avoue. »
« Moi ? Ja-maiiiis mon p’tit Sara ! » répondit théâtralement son meilleur ami.
Ironique ou pas ? Chercher à savoir serait bien trop périlleux. Mais Tae Kyu haussa un sourcil. Effectivement, depuis quelques mois que cet idiot venait squatter assez souvent chez lui, il avait pris le tic de sa mère de l’appeler Sara. Quel con, c'est risible. Son père, quant à lui, ne pouvait s’empêcher d’exploser de rire rien qu’en entendant ce doux prénom remplit de souvenirs hilarants passer la barrière des lèvres de sa douce ou d’autres personnes. Au début, le jeune adolescent n’avait pas pu se voir cette abomination. Déjà que son physique ne l’avantageait pas, alors si en plus on devait l’affubler d’un prénom de gonzesse, c’était la fin des haricots ! Pendant des mois il avait fait la gueule à sa mère pour lui avoir donné un prénom aussi gênant. La réprimandée avait tout aussi boudé que les hommes de la maison ne comprennent pas son originalité et sa créativité. Elle bougonnait d’être une incomprise et que de toute manière, les hommes c’est des cons ! Finalement, presque tout le monde s’était habitué à cette appellation.
Step Three : Save Game.
A la fin de sa première année de lycée, Tae Kyu se posait de plus en plus de questions. Sur sa sexualité. Oui parce qu’il lui était arrivé de mater plus d’une fois le cul d’un mec dans la rue, ou encore de trouver untel mignon. Cette prise de conscience l’avait laissé, pendant une période, tellement lunatique que ses parents, pris de panique, l’avait emmené voir un psy et tout ce qui allait avec. Mais ce n’était rien pour les spécialistes juste une petite « crise existentielle ». Et puis à la fin, ouais, fallait bien se rendre à l’évidence, il aimait aussi les mecs, point. C’est ainsi qu’un nouveau Tae Kyu s’anima. Ayant déjà un succès certain avec les filles, voilà qu’il se mettait aux mecs. Y’avait de quoi s’inquiéter pour les prédateurs. Mais ce n’était pas pour autant qu’il avait été un mec à filles. Dans sa vie, il n'est sorti qu’avec deux ou trois filles, depuis son arrivée en Allemagne, et deux mecs, à partir du début de la deuxième année.
Et ce qui devait arriver arriva. Tae Kyu tomba amoureux. Follement cette fois. Pas difficile de deviner que ce fut d’Ahn, cet idiot. Quand bien même il pouvait en dire qu’il était chiant, collant, il n’en pensait pas moins qu’il était adorable, même si jamais il ne s’accorderait de le dire en public. Ces sentiments qui ne seraient jamais réciproques, le tua à petit feu, et il recommença à tomber dans sa délinquance d’avant. Souvent, il traînait jusque tard le soir pour réfléchir ou bien se vider la tête. Et souvent, il se faisait accoster ou emmerder. Et dans le second cas, il cognait pour lâcher les nerfs. Et plus souvent, on pouvait voir son visage d’ange barré de cicatrices ou de pansements. Chez lui, il pleurait plus que jamais dans les bras de sa mère, qui tentait tant bien que mal de le réconforter et de le conseiller.
Parce que oui, il ne faut pas croire. Ahn a aussi un réel succès auprès des filles et il est, contrairement à Tae Kyu, un coureur de jupons. Il aime les filles oui. Seulement les filles. C’est pourquoi c’est impossible que les sentiments du jeune homme aient une réponse favorable de l’idiot. Quand bien même on peut souvent entendre le dit Don Juan dire « Saraaa, mon amour ! » ou « Mais j’aime Sara ! », tout le monde sait que ce n’est que de l’amitié, une marque de grande affection, mais rien de plus. Après tout, quoi de plus hétéro qu’un Kim Ahn ?
Pourtant, à une soirée où Tae Kyu avait décidé de se mettre bien, tout changea. Ayant beaucoup bu, notre protagoniste âgé de 17 ans finit plutôt mal. Il avait la tête qui tournait et ne tenait plus sur ses jambes. Au bout d’un moment, Ahn demanda à sa petite amie de rentrer avec les autres pour qu’il raccompagne son meilleur ami chez lui. Ce dernier l’envoya paître mais il était surtout irrité de voir SON amour avec cette pimbêche des campagnes. Ca le mettait vraiment sur les nerfs. Et contre son consentement, il fut porté jusque chez lui sur le dos de cet idiot.
Arrivés à la maison de Tae Kyu, qui était vide étant donné que ses parents étaient partis en Suisse pour le week-end, ils allèrent s’effondrer un instant sur le grand lit de la chambre du jeune homme. Là, ils ne firent qu’écouter leur respiration. Mais sous ce lourd silence bien trop étouffant et douloureux pour le Coréen, il ne put s’empêcher de vouloir panser sa plaie. Doucement, son corps surplomba celui de son meilleur ami, et il déposa ses lèvres sur celles face aux siennes. Après seulement quelques secondes de contact, il allait se retirer mais une main passa dans sa nuque et le retint fermement. Tae Kyu se sentit basculer et finit dos contre ses draps. Ses lèvres furent happées par celles qu’il convoitait tant. Quelques froissements de tissus, quelques touchers, et voilà qu’ils étaient déjà partis dans un autre ciel.
Mais il ne faut pas vous méprendre. Ce n’est pas parce qu’ils ont passé une nuit ensemble qu’ils ont fini par sortir ensemble. Non. Quoiqu’on en dise, Ahn reste un hétéro. Il est simplement homo pour son Sara. Souvent, ils se retrouvent tous les deux. Pas sans arrières pensées. Ce n’est pas systématiquement pour coucher ensemble qu’ils se donnent rendez-vous mais la plupart du temps si. Et au final, ça leur va cette relation d’amants. Même si Tae Kyu éprouve toujours des sentiments envers Ahn, ils n’étaient pas aussi intenses qu’avant et il vit très bien cette tournure de vie.
Step Four : 1. 2. 3. GO !
Pink Balloon.Ici, Tae Kyu est un peu désorienté. Quand bien même il trouve un certain plaisir à profiter de cette opportunité offerte sur un plateau d'argent qui lui permet un peu de faire ce qu'il veut, réaliser des rêves... dans un rêve ? Un peu paradoxal ça. Mais bon, il s'en fout, si ce n'est qu'une illusion, et bien elle a l'air bien réelle. Mais d'un autre côté, il n'arrive pas à en profiter pleinement, parce que son stupide cerveau (il est certain que l'idiotie d'Ahn a déteint sur lui) s'entête à se poser des questions qui ne devraient pas avoir lieu d'être alors qu'il vit un véritable rêve ! Et tout ça fait qu'il ne comprend pas. Quoi ? Chu Tae Kyu ne pas comprendre quelques chose ? Ca veut dire que ça sent le pétage de plomb dans pas longtemps. Et effectivement, ça ne rate pas, combien de fois a-t-il retourné son appartement après avoir cédé à son pire ennemi : l'ignorance. Il déteste ne pas savoir, tout le monde le sait. Alors bon, de toute manière, quelqu'un finirait bien par lui répondre. Il suffit de le souhaiter très fort pour que ça apparaisse, comme toutes les choses dans ce foutu monde. De quoi ? Comment ? Ca ne marche pas ?! Ho.
« CA ME FAIT CHIER PUTAIN ! »
Don't worry, be happy. Life is Pink !