Je ne suis pas née pendant une nuit d'orage. Je ne suis pas née alors que le soleil brillait et que les oiseaux chantaient. Non, je suis née un jour de pluie. On s'en fiche, me direz-vous.. Et bien moi non. D'accord ? Vous saurez tout, que vous le vouliez ou non. Il était cinq heure du mat' et j'avais décidé de faire bouger ma mère pour qu'elle ne s'ennuie pas. Je sais, je suis attentionnée. Bref, depuis ce jour là, ma mère regrette de m'avoir mise au monde. Il faut dire que je ne suis pas la fille la plus facile à vivre qu'elle ai connu. Déjà petite, j'avais des idées bien arrêtées. J'avais décidé que les nuages étaient le mal incarné et que les chamallows étaient bien un meilleur remède que les antidépresseurs contre les petites déprimes. Je ne devais pas avoir avalé le fait que j'étais née un jour de pluie, parce que lorsque les nuages se rassemblaient dans le ciel, je refusais parfois de sortir. J'étais persuadée que des démons s'y cachaient pour pouvoir nous prendre par surprise si l'on sortait alors qu'il pleuvait.. Il a fallut un moment avant que mes parents arrivent à me convaincre que ce n'était qu'un phénomène météorologique tout à fait banal qui ne cachait aucun démons.. Quant aux chamallows, c'était mon pêché mignon de l'époque. Vous devinerez donc que je pouvais parfois être facilement triste..

J'ai grandit dans une jolie maison de la banlieue de Londres. On avait un jardin, avec une balançoire, et un chien.. Et il s'appelait Chamallow. Grave erreur de m'avoir proposé de choisir son nom quand il est arrivé à la maison et que je n'avais que quatre ans. A croire que ma vie, à cette époque, ne tournait qu'autour de ces sucreries. Mes parents, tous deux pharmaciens, gagnaient bien leur vie et nous n'avions pas de drames familiaux ou quoi que ce soit d'autre. Et non, pas de père violent, pas de tromperie, pas de viols ou je ne sais quoi ! J'avais eu des parents aimants, même si j'avais le don de mettre ma mère à fleur de peau, et une belle enfance.

Et puis est venue l'adolescence, à l'air si innocent et aux pratiques illégales. C'est le truc le plus génial qui me soit arrivé, l'adolescence. Les fêtes, s'amuser, tout laisser tomber pour aller danser. Ne plus penser à rien pendant quelques heures. Ne plus parvenir à réfléchir.. C'est trop dur de réfléchir. Trop dur d'essayer de grandir, de prendre ses responsabilités, alors on se saoule, on oublie le temps d'une soirée. Et là.. Là, quand tout aurait dû être parfait, quand tout aurait du bien se passer.. Il y a cet accident. Ca n'aurait pas du arriver. Mike n'avait pas bu, c'est nous qui avions bu. Et il faisait attention. Mais d'autres n'ont pas fait attention. D'autres ont bu, on prit le volant. D'autres nous ont grillé une priorité. Tout avait été si vite. J'avais voulu hurler, j'avais voulu crier à Mike de faire attention. Je crois que j'avais crié, d'ailleurs. Mais le fracas avait caché ma voix. Personne n'avait dû entendre. Et puis tout s'était assombri. Tout s'était obscurci. Tout était devenu noir.

Quand je me suis réveillée, trois jours plus tard, ma mère était à côté de moi. « Oh ma puce ! Je suis si contente que tu sois là, j'ai eu une de ces peurs.. J'avais eu un faible sourire, pas vraiment convainquant. J'avais alors cru que le pire était passé, mais ce n'était pas le cas. Je l'ai compris quand j'ai appris que April et Mike, qui étaient à l'avant de la voiture, ne s'en étaient pas sortis. Il étaient morts. Deux de mes meilleurs amis étaient morts. Kayla, elle, était la miraculée. Elle n'avait que quelques côtes fêlées et un mal de crâne. Et moi, j'avais une jambe dans le plâtre, ainsi qu'un bras. J'avais mal à chaque fois que je bougeais, et les anti-douleurs m'assommaient littéralement. Ce qui m'arrangeais car moins je pensais à tout ça, mieux je me portais. Je n'avais qu'une envie, m'endormir et ne jamais me réveiller. J'voulais échapper à la réalité. Je voulais disparaître sous ma couverture. J'voulais fermer les yeux, en espérant que si je ne voyais pas les autres, ils ne me verraient pas non plus. A partir de ce jours là, ma vie n'avait plus aucune allure de conte de fée. C'était devenu un cauchemar. Et personne ne rêve de vivre dans un cauchemar. « Maman, je voudrais dormir, s'il-te-plaît.. Je suis fatiguée.

C'est alors que c'est arrivé. C'est ce jour là, alors que j'avais seize ans, que je me suis endormie pour ne jamais plus me réveiller. C'était assez étrange d'ailleurs. Un jour, j'avais écrit un poème, et il se terminait ainsi : Quelques notes de musiques, et puis s'en vont. C'est comme ça que ça c'est passé. Quelques notes aiguës, presque stridentes, et puis un silence pesant, long.. Et je me suis endormie, je suis partie pour un autre monde, celui du rêve. Qui ne rêve pas de vivre dans un rêve, justement ? Moi.

Je sais que j'ai dit vouloir disparaître, vouloir m'endormir pour ne plus jamais me réveiller.. Mais je ne pensais pas que ça arriverait. Je ne pensais pas que ça pouvais réellement arriver. Et maintenant, j'étais coincée dans ce rêve depuis quelques mois, déjà. Je vivais dans cet appart', seule. A me morfondre sur ma vie. Ou plutôt sur mon semblant de vie. A détester cet endroit. J'me sens enfermée. J'me sens impuissante.

Oulah ! Dur ce genre de partie (x Alors, j'vais faire simple, je m'appelle Katharina, et oui je suis d'origine allemande (la question que personne ne peut s'empêcher de poser xD). Mais je ne parle pas allemand, comme quoi, faut pas se fier aux apparences. Sinon, j'ai 18 ans et toutes mes dents ! (a) Comment je suis arrivée ? Par PRD, dans une recherche de forum, quelqu'un m'a gentiment fait un topo et ça m'a paru intéressant. Après, j'ai littéralement craqué sur le design et le contexte, les groupe, et toussa'.. Ça a fait le reste *.* On peut pas tomber amoureux d'un forum ?! Et bien si (a) Voilà, je pense avoir fait le tour (x Si vous avez des questions, posez toujours (a)